Interview de Romain Schneider avec le Jeudi

"(...)Le système est bon"

Interview: Le Jeudi

Le Jeudi: "Que pensez-vous de l'idée d'un deuxième secteur non conventionné?"

Romain Schneider: "Je l'ai toujours dit, il faut que le secteur reste entièrement conventionné et que les médecins qui commencent à pratiquer connaissent et respectent les règles de la convention, de la nomenclature et des statuts de la CNS. Evidemment, il existe des actes qui ne sont pas remboursés et qui donc ne figurent pas sur la nomenclature. Le médecin, dans ces cas-là, peut facturer librement. Mais la convention reste le fondement. Il est certain que beaucoup d'assurés ne connaissent pas très bien les enjeux. Nous avons au ministère la volonté de mieux les renseigner. Mais le système est bon."

Le Jeudi: "Alexandre Krieps propose que les médecins signent un contrat avec la CNS et que celle-ci assume le contrôle des abus. Qu'en dites-vous?"

Romain Schneider: "La question du député Krieps est toute récente, elle vient seulement d'arriver sur mon bureau. Il faut d'abord que nos services juridiques analysent la faisabilité d'un tel projet."

Le Jeudi: "Le Collège médical lui-même estime qu'il n'a pas les moyens de s'occuper du contrôle."

Romain Schneider: "Cela fait partie de ses missions les plus importantes. Et j'estime qu'il doit rester compétent en la matière. Je suis toujours prêt à discuter s'il faut revoir les modalités de ce travail très important."

Le Jeudi: "La nomenclature pose également problème, elle n'est plus adaptée aux évolutions de la science médicale. La refonte de ce texte est prévue dans le programme de coalition. Que comptez - vous faire?"

Romain Schneider: "La nomenclature est la liste qui contient tous les actes remboursés par la CNS. Nous sommes concrètement en train d'en élaborer une nouvelle dans un souci de transparence accrue et de modernisation des actes qui ont beaucoup évolué au cours des vingt dernières années. Il s'agit de comprendre ce qui se fait chez tous les acteurs conventionnés. Qu'il s'agisse des cabinets, des hôpitaux ou des pharmacies."

Le Jeudi: "Pour analyser le système et cerner les abus il faut des statistiques or, il semble qu'elles fassent défaut."

Romain Schneider: "Nous disposons de chiffres, mais il faut optimiser leur utilisation. Nous savons aussi qu'il faut moderniser le système informatique de la CNS afin d'aboutir à une base de données transparente et fonctionnelle. D'ailleurs, il existe un service fraude et abus. Là encore, il s'agit de le renforcer, de créer des postes afin qu'il puisse remplir ses missions. Mais ce service ne doit pas empiéter sur le rôle du Collège médical qui doit rester le garant de la déontologie des praticiens."

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