Mars Di Bartolomeo présente le Panorama de la santé 2011

Le 23 novembre 2011, le ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo, a présenté les grandes lignes du Panorama de la santé de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Publiée tous les deux ans et basée sur les données de l’OCDE, d’Eurostat et de l’OMS, la publication présente les tendances clés dans le domaine de la santé dans les 27 États membres de l’Union européenne, les trois pays de l’Association européenne de libre échange (Islande, Norvège et Suisse) ainsi que la Turquie. Elle permet aux pays de se positionner dans un contexte international, de mettre en lumière les points forts des systèmes de santé et d’identifier les domaines où des efforts supplémentaires sont nécessaires pour devenir plus performants.

La publication est divisée en huit chapitres qui concernent:

  1. L’état de santé.
  2. Les déterminants non médicaux de la santé.
  3. Le personnel de santé.
  4. Les services de santé.
  5. La qualité des soins.
  6. L’accès aux soins.
  7. Les dépenses de santé et le financement.
  8. Les soins de longue durée (chapitre nouveau par rapport à l’édition 2009).

Trois tendances générales à l’échelon international

Selon Mars Di Bartolomeo, trois tendances majeures se dégagent de l’analyse des résultats des systèmes de santé aux cours des dernières décades:

  1. un gain significatif de l’espérance de vie: au sein de l'OCDE, l’espérance de vie a, en moyenne, augmenté de plus de 11 ans depuis 1960, pour atteindre près de 80 ans en 2009;
  2. une modification des facteurs de risque: une grande part des problèmes de santé dans les pays de l’OCDE est imputable aujourd’hui à des facteurs liés au mode de vie;
  3. une augmentation croissante des dépenses de la santé: en 1960, les dépenses de santé représentaient moins de 4% du PIB en moyenne dans les pays de l’OCDE. En 2009, cette proportion avait atteint 9,6% pour dépasser 10% dans une douzaine de pays.

Atouts du système luxembourgeois

L’étude de l'OCDE brosse un tableau nuancé des soins de santé qui sont prodigués au Luxembourg. "Les indicateurs de l’étude montrent qu’un bon travail a été effectué dans certains domaines. D’autres domaines par contre sont davantage sujets à une amélioration", a noté Mars Di Bartolomeo. Selon lui, le Luxembourg se démarque des autres pays en matière d’accessibilité des soins de santé prodigués. Pour illustrer ses propos, le ministre a cité l’importante couverture de l’assurance maladie (98%), le mode de financement qui est basé sur des moyens publics et l’accessibilité aux soins pour tous, quel que soit le niveau de revenu des citoyens.

Après l’Islande, le Japon et la Slovénie, le Luxembourg est le quatrième pays à afficher le taux de mortalité infantile le plus bas. "Ce taux n’est pas une performance isolée, mais confirme et corrobore les résultats du Panorama de la santé de 2009 qui avait placé le Luxembourg en tête des pays où le taux de mortalité infantile est le plus bas", a commenté la docteur Françoise Berthet.

Lorsque l’étude analyse les années potentielles de vie perdues, le Luxembourg se classe également en peloton de tête des pays où la proportion des personnes ayant la perspective de mener une vie saine après l’âge de 70 ans, est la plus forte. Le Luxembourg s’y classe en deuxième positon après l’Islande. Parmi les points forts du système de santé luxembourgeois, Mars Di Bartolomeo a également cité le recul important de la mortalité due aux maladies chroniques, comme par exemple la mortalité due au cancer.

Points faibles du système luxembourgeois

Bien que l’augmentation de la longévité s’explique en partie par la diminution de ces grands facteurs de risque, une grande part des problèmes de santé dans les pays de l’OCDE et au Luxembourg est imputable à des facteurs liés au mode de vie.

Au Luxembourg comme dans d’autres pays de l’OCDE, des efforts supplémentaires doivent être consentis en ce qui concerne les déterminants non médicaux de la santé. Françoise Berthet a surtout pointé la prévalence de l’obésité qui est en progression dans presque tous les pays de l’OCDE et qui est passé au Luxembourg de 17,2% en 2000 à 22,1% en 2009. Les pays ayant en 2009 le taux d’obésité de la population le plus important sont les États-Unis (34%), talonnées du Mexique (30%). Le pourcentage des fumeurs a par contre tendance à reculer au Luxembourg et est passé de 30% en 2001 à 19% en 2009.

Françoise Berthet a également attiré l’attention sur la fréquence des examens d’imagerie au Luxembourg. Le Luxembourg est en troisième position (derrière la Grèce et les États-Unis) des pays qui recourent le plus souvent à ces examens qui recèlent un risque de radiations ionisantes pour la population. Des efforts doivent également être effectués pour étoffer la documentation des indicateurs de qualité et de sécurité de patients (hospitalisations évitables, complications opératoires et obstétricales, ré-hospitalisations pour maladies mentales, survie en cas de maladie cancéreuses), pour réduire le prix élevé du système, accélérer le virage ambulatoire et garantir la transparence du système.

La consommation importante d’antibiotiques reste également une préoccupation majeure du ministre de la Santé qui a regretté "qu’on n’ait pas abouti à une diminution de la consommation d’antibiotiques, malgré les recommandations émises par les autorités de la santé". D’après les résultats de l’étude de l’OCDE, la Grèce est le pays ayant le plus tendance à recourir aux antibiotiques, suivie de la France, de l’Italie et du Luxembourg.

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