La consommation d’alcool et de drogues a des répercussions sur le travail

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Romain Schneider, ministre de la Sécurité sociale; Lydia Mutsch, ministre de la Santé; Nicolas Schmit, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire

Le 13 octobre 2014, la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, Nicolas Schmit, et le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, ont présenté les actions nationales qui seront menées pour la sécurité et la santé au travail.

Ces actions s’inscrivent dans le cadre de la campagne 2014-2015 de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) qui a placé sa campagne sous le signe de la prévention des risques psychosociaux liés au travail. Elle cherche à promouvoir l’utilisation d’outils simples pour aider à gérer efficacement ces risques et souligne les effets positifs de cette démarche. Le stress, l’anxiété, le harcèlement sont autant de facteurs susceptibles d’induire ou d’aggraver des situations de consommation d’alcool et de stupéfiants ou la prise de médicaments, même si les causes sont souvent multifactorielles. À l’approche de la Semaine européenne pour la santé et la sécurité au travail, l’Inspection du travail et des mines et ses partenaires – la Division de la santé au travail de la Direction de la santé, le Service de Santé au travail multisectoriel (STM), l’Association d’assurance accident, les fédérations professionnelles et les syndicats – se sont penchés sur le problème de l’usage et de l’influence des substances psychoactives sur le lieu de travail et ont décidé de mener une série d’actions pour sensibiliser les responsables d’entreprise.

"Il y a environ 8.000 à 10.000 personnes dépendantes de l’alcool au Luxembourg"

D’après la brochure Alcool et lieu de travail - Guide pour responsables d’entreprise, cadres supérieurs, gestionnaires de ressources humaines, membres des comités d’entreprise et délégations du personnel citant une estimation du Conseil national luxembourgeois d’alcoologie (CNLA), "il y a environ 8.000 à 10.000 personnes dépendantes de l’alcool au Luxembourg et à peu près chaque dixième travailleur boit quotidiennement de l’alcool au travail."

Selon une des études du STM dont les résultats ont été publiés dans l’article "Toxicomanies en milieu professionnel: prévalence de l’usage de substances psychoactives et sa relation avec le poste de sécurité et le stress", 8,4 % des répondants disaient consommer des substances illicites.

L’usage de substances psychoactives augmente la fréquence et la gravité des accidents de travail, que ce soit en entreprise ou sur la route, ainsi que les absences pour raison de maladie. Toujours selon le CNLA, "25 % de tous les accidents de travail sont probablement dus à l’alcool". L’usage de ces substances engendre aussi davantage de violences, de fautes professionnelles et de stress. L’alcool, les drogues et maints médicaments modifient la perception, les sensations, l’humeur, la conscience, bref autant de facteurs mettant en danger la santé et la sécurité des salariés. Leur usage entraîne une perte de vigilance, des pertes d’équilibre, une conscience amoindrie des dangers, de la somnolence ainsi qu’une baisse des réflexes.

Le chef d’entreprise en tant qu’employeur est responsable de la santé et de la sécurité de ses salariés

Or le chef d’entreprise en tant qu’employeur est responsable de la santé et de la sécurité de ses salariés, tout comme les salariés eux-mêmes sont responsables de leur propre santé et sécurité et de celles de leurs collègues. Les dirigeants se trouvent bien souvent démunis face à de telles situations. Comment prévenir, agir, soutenir ? Établir une politique interne claire au sujet de l’usage des drogues et de l’alcool sur le lieu de travail constitue une première étape. Cette politique doit être établie conjointement par la direction et par les salariés. Ensuite, il convient de connaître les critères permettant un dépistage précoce des problèmes de toxicomanie. Si un état ébrieux ou de dépendance est constaté, il est important que les responsables hiérarchiques, les salariés et notamment les travailleurs désignés connaissent les réseaux d’aide et ce qu’il y a lieu de faire.

De même, dans le cas où le salarié devrait être relevé de son poste de travail, il est important de savoir encadrer son retour. Les services de santé au travail constituent des interlocuteurs privilégiés dans cette démarche, mais les dirigeants d’entreprise doivent être conscients que l’ensemble des démarches ne peut être externalisé. La confiance et le dialogue en entreprise sont des éléments fondamentaux pour enrayer ce problème et dégager des solutions tant pour l’employeur que pour le salarié.

Aperçu des événements programmés au cours de cette campagne 2014-2015:

Des tables rondes seront organisées à l’intention des chefs d’entreprise et auront lieu à Luxembourg, Esch-sur-Alzette et à Ettelbruck.

En parallèle, des annonces et articles de sensibilisation paraîtront ainsi que des banners de sensibilisation menant à un microsite Internet, créé pour l’occasion.

Une brochure de sensibilisation et d’information sera distribuée et publiée sur les sites Internet des partenaires.

Pour en savoir plus…

"Alcool et lieu de travail - Guide pour responsables d’entreprise, cadres supérieurs, gestionnaires de ressources humaines, membres des comités d’entreprise et délégations du personnel", Bruckhard Schackmann, Liewens- Partner- Familljeberodung (Luxembourg), revu pour le Luxembourg par le Conseil national luxembourgeois d’alcoologie, édité par le ministère de la Santé, Direction de la santé, Division de la médecine préventive et sociale et le Centre de prévention des toxicomanies, 2e édition, 2000

"Toxicomanies en milieu professionnel: prévalence de l’usage de substances psychoactives et sa relation avec le poste de sécurité et le stress", Krippler S.et Kittel F., Archives des Maladies professionnelles et de l’environnement, Volume 72, Numéro 2, avril 2011, pp. 181-188

Communiqué par le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, le ministère de la Sécurité sociale et le ministère de la Santé

 

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