Mars Di Bartolomeo présente deux projets pour harmoniser les démarches européennes en matière de biomonitoring humain

Le 28 mars 2011, le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, a présenté les projets européens intitulés COPHES (COnsortium to Perform Human Biomonitoring on a European Scale) et DemoCOPHES qui visent à harmoniser les démarches européennes en matière de biomonitoring humain.

Au Luxembourg, ces deux projets cofinancés à hauteur de 7 millions d'euros par les programmes européens FP7 respectivement LIFE+ sont pilotés par le Laboratoire d'hygiène du milieu et de surveillance biologique (LHMSB) du Laboratoire national de santé (LNS) en collaboration avec le Centre de recherche public Gabriel Lippmann (CRP-GL) et l'ONG Initiativ Liewensufank asbl (IL).

Le biomonitoring humain

En guise d’introduction, le ministre de la Santé a rappelé que le biomonitoring humain (BMH) est un instrument permettant d’évaluer l’impact des polluants atmosphériques sur la santé humaine dans le sang, l’urine, la salive ou dans les tissus.

"Contrairement aux études anciennes qui cernaient uniquement l’exposition aux polluants atmosphériques, la question est de savoir à quel point l’être humain est exposé", a précisé Marc Fischer du Laboratoire national de santé avant d’enchaîner qu’il "s’agit d’étudier une exposition légère qui s’étale sur le long terme et qui peut présenter des effets multiples à combinatoires complexes".

Les projets COPHES et DemoCOPHES

Jusqu’à présent, une multitude d’études différentes existaient en matière de biosurveillance ou de biomonitoring en Europe. La plupart d’entre elles se focalisaient sur des facettes très différentes du phénomène ou recouraient à des méthodologies d’analyse très disparates, ce qui rendait les comparaisons entre les pays très difficiles. Pour pallier à ce problème, la Commission européenne a érigé l’harmonisation des démarches européennes en matière de biosurveillance jusqu’en 2014 en priorité.

Depuis 2005, un groupe de travail sur le biomonitoring humain a été mis en place et des projets (par exemple le projet ESBIO "Expert team to Support BIOmonitoring in Europe") ont vu le jour. Ces travaux ont été poursuivis depuis 2009 avec les projets COPHES et DemoCOPHES, financés par les programmes FP7 respectivement LIFE+. Lancé fin 2010, le projet COPHES (qui rassemble 27 pays dont 24 États membres de l’Union européenne ainsi que la Suisse, la Norvège et la Croatie) vise à mettre en place un cadre commun pour collecter des données harmonisées sur la biosurveillance en Europe.

Un pas supplémentaire vers une procédure communautaire coordonnée vient d’être franchi avec l’étude pilote DemoCOPHES qui rassemble 16 États membres de l’UE. Cette étude tentera de cerner l’impact de plusieurs paramètres (méthylmercure dans les cheveux, cadmium, cotinine, phthalate et Bisphenol A dans l’urine) chez 120 enfants âgés entre 6 et 11 ans et chez leurs mères âgées entre 20 et 45 ans.

Une cartographie spatio-temporelle de l’impact des polluants atmosphériques

"Le biomonitoring peut être utilisé pour établir des taux de références ou pour régulariser les types de produits qui sont susceptibles de contaminer les individus", a expliqué Marc Fischer.

"Il ne s’agit pas d’enchaîner les études", mais plutôt "d’établir une cartographie spatio-temporelle de l’impact des polluants atmosphériques sur la santé humaine", a précisé le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo. Selon lui, l’étude devra se traduire par une véritable "plus value" et les résultats collectés devraient influer les décisions des responsables politiques.

Pour illustrer les répercussions de certaines décisions politiques sur la santé publique, Marc Fischer a cité l’exemple du plomb. Les résultats d’études ont illustré que la réduction des traces de plomb au fil du temps dans l’organisme humain était due à deux décisions politiques qui ont été prises à partir des années 1975: d’une part l’abolition progressive des réseaux de distribution en plomb et, d’autre part, la baisse progressive des teneurs en plomb dans l'essence.

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