Question avec débat à la Chambre des députés: Mars Di Bartolomeo interrogé sur la campagne nationale de vaccination contre la grippe A (H1N1)

Lors de la séance parlementaire du 14 octobre 2009, dans une question suivie d’un débat, le député Jean Colombera (ADR) a interrogé le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, sur la future campagne nationale de vaccination contre la grippe A (H1N1) et notamment sur le bien-fondé d’une vaccination "contre un virus décrit comme relativement bénin". Par ailleurs, il a abordé la question de l’utilité des centres de vaccination qui seront spécialement mis en place et les effets secondaires possibles de la vaccination.

Concernant d’éventuels effets secondaires, Mars Di Bartolomeo a noté qu’un certain risque résiduel était inhérent à toute vaccination. Mais pour évaluer correctement l’intérêt d’une vaccination, "il importe toujours d’évaluer les risques par rapport aux bénéfices résultant pour la communauté toute entière", a-t-il ajouté.

Le ministre de la Santé a rappelé ensuite qu’il n’avait pas cessé, durant ces derniers mois, de marteler "qu’on n’est pas confronté à la peste ou le choléra". Il a indiqué aussi que la Direction de la santé n’avait cessé de réitérer qu’il "s’agit d’un virus bénin, mais que l’expérience a montré qu’un virus, aussi bénin fût-il, pouvait engendrer de graves complications et parfois des décès", notamment auprès des personnes à risque. Et d’ajouter: "Si on dispose de moyens pour éviter cela, on doit s’attacher à l’éviter!".

D’après Mars Di Bartolomeo, la vigilance reste de mise face à cette grippe. Il a défendu la campagne de vaccination par le fait que la grippe A (H1N1) présentait un taux d’attaque (jusqu’à 30%) plus élevé que la grippe saisonnière normale (5-10%), soit un taux d’infection de 3 à 6 fois plus élevé.

Autre différence notable par rapport à la grippe saisonnière: "Dans le cas d’une grippe normale, le vaccin est disponible avant l’apparition de la grippe, ce qui n’a pas été le cas avec la grippe A (H1N1)". Il a rappelé par ailleurs que beaucoup de personnes se faisaient vacciner chaque année contre la grippe saisonnière sans l'apparition de conséquences négatives pour la santé.

Contrairement aux affirmations de Jean Colombera, l’objectif de la vaccination n’est pas de prévenir des "dégâts pour l’économie luxembourgeoise", a rectifié Mars Di Bartolomeo. "Si le gouvernement à encouragé les gens à se vacciner, c’est plutôt pour protéger des personnes qui peuvent tomber malades et des personnes à risque qui pourront être confrontées à de graves difficultés."

Le risque d’une mutation du virus et d’une seconde vague plus virulente explique également la recommandation du gouvernement de se faire vacciner. "Je ne peux pas prédire s’il y aura une seule vague ou si celle-ci sera suivie par une seconde, ni si celle-ci sera aussi bénigne que la première", a dit Mars Di Bartolomeo, en ajoutant "qu’il ne peut pas refuser les mesures de protection qui sont à la portée de tous". Le ministre a estimé dans ce contexte que la plus-value résultant d’une vaccination dépassait largement les risques potentiels.

Mars Di Bartolomeo a ensuite défendu l’idée des centres de vaccination en soulignant qu’ils permettaient de "vacciner le plus de personnes possibles en un minimum de temps", ce qui n'aurait pas été possible dans les cabinets médicaux.

Le ministre a précisé que, lors d’une première phase, sept centres de vaccination seraient mis en place: Luxembourg-Ville (2 centres), Esch/Alzette, Differdange, Diekirch, Berbourg et Wiltz, et ce du 27 au 31 octobre 2009.

La priorité sera accordée aux personnes suivantes:

  • le personnel de santé;
  • le personnel s’occupant de nourrissons de moins de 6 mois;
  • les personnes atteintes d’affection(s) chronique(s) grave(s) entre 6 mois et 64 ans (maladie respiratoire chronique, y compris l’asthme; maladie cardiovasculaire chronique; désordre métabolique chronique, dont surtout le diabète; maladie chronique rénale ou hépatique; déficit immunitaire congénital ou acquis; maladie neurologique ou musculaire chronique; hémoglobinopathie; ou toute autre condition affectant l’immunité ou ayant un impact sur la fonction respiratoire, telle que l’obésité morbide);
  • les enfants âgés de 6 mois et plus, traités à long terme par salicylés (aspirine);
  • les femmes enceintes, à partir du deuxième trimestre de la grossesse;
  • l’entourage familial des nourrissons de moins de 6 mois;
  • l’entourage familial des personnes atteintes d’immunosuppression.

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